Bien sûr il y a la ville blanche, Lisbonne, les bords de mer radieux, mais le Portugal a plus d’un tour dans son sac pour séduire ses visiteurs. Nous avons savouré sa nature radieuse… et ses vins ensoleillés, dans le parc naturel de Serra da Arrábida.

L’avion nous a déposés à l’aéroport de Lisbonne au soir couchant. Nous avons traversé le Tage, admirant les lumières du pont du 25 avril qui se reflétaient sur l’eau. Arrivés de nuit devant une vaste propriété, accueillis par les chiens familiers de la maison, nous ne parvenions pas trop à situer où nous étions. Les 5 étoiles d’un Small Luxury Hotel affichées en devanture et le service impeccable donnent, bien entendu, confiance.


Après une nuit réparatrice dans notre chambre très confortable, nous avons hâte de découvrir le décor principal, l’environnement de l’hôtel Casa Palmela où nous logeons. L’établissement est niché dans un superbe écrin de verdure: des petites montagnes boisées, des oliviers, de la vigne… Et bien sûr des chênes lièges. Nous ne pouvons nous empêcher de nous aventurer dans le domaine. La bâtisse a des airs de petit château dans le Bordelais: sobre, tout de blanc vêtue. Deux belles piscines bordent l’établissement. Son jardin joliment entretenu invite à la promenade. Et cela tombe bien. C’est précisément ce que nous allons entreprendre, et même aller plus loin!

Promenade dans le parc naturel d’Arrábida

Avec un guide, nous découvrons cette très belle région, le parc naturel d’Arrábida. On grimpe sur la colline qui domine l’hôtel. Tous les sens sont en éveil, les odeurs de bois, le parfum des herbes sauvage nous taquinent le nez. On frotte une feuille de thym sauvage qu’on hume avec délice. On observe les traces des animaux qui habitent ce bois (renards, sangliers, lièvres), on goûte des mûres sauvages. Au loin, on voit étinceler la baie de Sétubal. Ce mélange de terre et de mer, entre maquis et grande bleue, évoque la Corse. On respire à pleins poumons ce bain de nature.


La visite se conclut dans un vignoble béni des dieux, Quinta do Alcube, niché au cœur des montagnes d’Arrábida, bien à l’abri du vent. L’été, cela doit être une fournaise! Le soleil inonde la vigne et cela se traduit dans les flacons par des rouges gourmands, des blancs bien charpentés. Le vignoble dispose d’un petit musée qui plonge le visiteur dans le passé viticole des lieux.

On traverse les époques et le chai où les précieux nectars sont élevés. Une dégustation permet de découvrir les cépages locaux. On vous recommande le Touriga Nacional, un rapport qualité/ prix imbattable – faites-nous penser à revenir avec un camion citerne la prochaine fois!


Le vin portugais ne manque pas d’attraits. On en découvre d’autres, excellents, au marché couvert de Sétubal. C’est la caverne d’Ali-Baba pour tous les gourmands! Les halles ont été classées comme un des meilleurs marchés aux poissons au monde par le Washington Post. Les étals proposent toutes les variétés pêchées en Méditerranée et dans l’Atlantique. On ne peut résister, bien évidemment, à une dégustation d’huîtres. Tout ici est d’une fraîcheur irréprochable. Viandes, légumes, fruits, poissons, il y a de quoi fournir le meilleur des banquets.
Déjeuner au bord de l’eau, à Portinho da Arrábida

Pour déjeuner, nous avons un bon plan: nous rendre en bateau à Portinho da Arrábida, où l’on nous vante un petit resto en bord de mer. on traverse les eaux protégées du parc naturel, dans cet estuaire du Sado qui mène à l’Atlantique. On peut y observer de nombreux dauphins. Les mammifères marins adorent batifoler entre les humains sur leurs drôles d’embarcations. Au final, on ne sait plus trop qui observe qui.


Le restaurant O Farol répond à toutes nos attentes. L’arrivée par la mer est plutôt sympathique: le bateau nous dépose à l’embarcadère. On découvre un petit hameau, une quinzaine de maisons adorablement fleuries et plusieurs restaurants les pieds dans l’eau. La terrasse du O Farol nous tend les bras. Au menu, bien sûr, du poisson.
C’est délicieusement préparé, ultra frais: on a savouré le bar et le turbot. Quel bonheur de déjeuner ainsi, bercé par le clapotis de l’eau! Dans les verres, point d’eau, mais un Vinho Verde bien rafraîchissant.


On revient par la terre, serpentant sur une petite route de montagne, avec un arrêt à un ancien monastère accroché à la colline, le couvent d’Arrábida. C’est émouvant de parcourir les salles communes et les cellules des religieux qui s’étaient retirés du monde en cet endroit de paradis, en communion avec la mer, la nature et leur foi. Les moines ont utilisé les moyens du bord, des tessons de vases cassés, des azulejos, pour décorer les lieux, ajoutant un peu de couleur à cet univers assez rude et dépouillé.

Une résidence de famille remplie d’âme et de souvenirs

On peut apprécier la simplicité de la vie passée… et le confort moderne. L’hôtel Casa Palmela, ancien manoir du XVIIIe qui hébergea aussi un collège de jésuites, est depuis plusieurs générations dans les mains de la famille Guedes Holstein. Ce fut, jadis, une résidence d’été. Bernardo Guedes Holstein, descendant du marquis de Palmela et apparenté à la famille de Sousa Holstein, se rappelle avec ravissement les vacances estivales qu’il passait avec ses cousins. Les enfants jouissaient d’une grande liberté dans ce vaste domaine (il en reste près de 70 hectares), qu’on peut parcourir aujourd’hui à cheval.

La résidence est devenue un hôtel et a subi une transformation profonde en 2016. Bernardo et sa femme Joana ont tenu à conserver le charme authentique des lieux, avec du mobilier ancien et des objets décoratifs, notamment de très belles sculptures, hérités de cette famille qui comptait des artistes. Les murs racontent une histoire. On y trouve accrochées de belles photos de la famille, empreintes de nostalgie. Au salon trône l’arbre généalogique, aussi compliqué à suivre que le plan du métro londonien.

La maison est dotée d’un très bon restaurant, le Zimbral, où l’on se régale de spécialités locales. Le service impeccable, est supervisé par Joao, le maître d’hôtel attentif. La terrasse offre une vue apaisante sur le jardin. La salle intérieure ne manque pas de charme, non plus, tout de blanc vêtue, avec un mur où les meilleurs flacons de la région sont exposés, autant de vins présents à la carte. Les petits déjeuners sont servis dans cette même salle – nous y avons dégusté les meilleurs Pastéis de nata, encore chauds, croustillants à l’extérieur, fondants à l’intérieur, comme il se doit.
Escapade à Lisbonne, entre épicerie fine et ganterie exquise


La Serra da Arrábida est située à deux pas de Lisbonne: une quarantaine de kilomètres les sépare tout au plus. On rejoint rapidement la capitale et c’est un plaisir de franchir les ponts qui enjambent le Tage. La ville a un charme fou. On gravit ses collines, jamais fatigué. Au pire, il suffit de monter dans un des trams, si typiques. En mode tapas à la portugaise, on déguste des fromages et de la charcuterie locale, accompagnés d’un verre de porto à l’épicerie Manteigaria Silva, une très belle maison dans le cœur historique de la capitale.

Des flots de touristes déferlent, mais on peut s’échapper rapidement de la foule. Nous avons rapidement nos points de repère – coup de cœur pour le quartier de Chiado où la famille Guedes Holstein possède un autre établissement en mode urbain, l’hôtel Alecrim ao Chiado.

On ne peut s’empêcher de retourner chez Luvaria Ulisses, la plus petite boutique de la ville, un gantier extraordinaire, où il n’y a place que pour un client à la fois devant le comptoir. Quasiment en face, il ne faut pas manquer la parfumerie Claus Porto. Difficile de résister à ses savons et parfums délicats qui évoquent le Portugal.
Après une journée bien remplie à Lisbonne, il est agréable de profiter du jardin de l’hôtel Casa Palmela, de se poser sur une des terrasses en bois, à l’ombre d’un arbre, pour bouquiner, prendre le soleil couchant. Plus qu’un point de chute, c’est un lieu à vivre.
(Joli.voyage invité par l’hôtel Casa Palmela)

L’hôtel Casa Palmela en pratique
Hôtel Casa Palmela
Quinta do Esteval, N10 km 33.5,
2900-725 Setúbal
Portugal
+351 265 249 650
https://hotelcasapalmela.pt/