Le Four Seasons Megève a plus d’un atout pour séduire ses hôtes: bien sûr les 5 étoiles de l’hôtel et l’étoile Michelin du restaurant, mais aussi un confort exquis, un accueil attentionné et une ambiance chalet.

En montagne, les virages réservent souvent des surprises. Un sommet enneigé par ci, une chute d’eau par là, soudain un magnifique panorama. La route a sillonné la Haute-Savoie, lorgné sur le Mont-Blanc, traversé Chamonix et Saint-Gervais. Un dernier virage et nous voilà devant l’entrée du Four Seasons, palace de montagne qui surprend par son association heureuse de chalets rustiques, de design et de confort moderne, le tout placé sous les 5 étoiles du luxe.

Le client, pardon, l’hôte est accueilli comme à la maison, une grande maison en l’occurrence, puisque l’établissement réunit trois vastes chalets. La réception est digne d’un James Bond, avec son comptoir futuriste, un bloc de verre un rien glaçant (une oeuvre de Gilles Chabrier), que vient réchauffer le sourire du personnel aussi stylé que polyglotte. Elle borde un lobby qui contraste avec la modernité de la réception. Ici, tout est chaleur et cocooning, avec des fauteuils moelleux en peau de mouton, une belle cheminée qui grésille en hiver et des boiseries, ainsi que des œuvres d’art, de design et une somptueuse collection de verreries assemblée par la baronne de Rothschild.

Les chambres, au chic alpin et cosy, ouvrent sur de belles terrasses avec vue sur la nature environnante. La nôtre décline tous les codes de la montagne, mais on se rend vite compte que nous ne sommes pas dans un palace pour rien. Si le bois est omniprésent, il y a aussi un écran plat dans la chambre comme dans la salle de bain, ultra confortable, avec mention spéciale pour le WC high-tech à la japonaise. Ici, les étoiles se nichent dans les moindres détails.

Au début, on se perd un peu dans l’établissement – un vrai dédale entre les chalets, une série de couloirs qui mène aux chambres et suites, divers salons. C’est aussi un vrai plaisir de l’explorer ! On découvre l’espace réservé aux enfants, véritable caverne d’Ali-Baba en jeux et espaces ludiques – les jeunes hôtes sont comme des coqs en pâte ici. La Teen Zone, le salon pour les grands ados, ne manquera pas de faire rêver les parents aussi, qui aimeraient se rajeunir sur le babyfoot ou sur les jeux d’arcade.
Le 1920 et la Dame de Pic

Le premier soir, on découvre la table gastronomique de l’hôtel. On touche ici la sixième étoile, celle accordée par le guide Michelin à “La Dame de Pic – le 1920” : 1920 ne correspond pas à l’altitude, mais rappelle l’année où la baronne Noémie de Rothschild a planté son bâton de ski, ici, au mont d’Arbois, désignant ainsi l’endroit où aménager une station de sports d’hiver. On profite de ce bel héritage à la table d’Anne-Sophie Pic, la “Dame de Pic”. La cheffe totalise neuf étoiles à travers le monde : trois à Valence, deux à Lausanne, deux à Londres, deux à Paris et cette dernière à Megève, gagnée tout récemment, quelques mois après avoir repris les fourneaux du Four Seasons.

Restaurant gastronomique, mais restaurant de montagne : la terrasse, irrésistible en été, est celle d’un chalet. À l’intérieur, on goûte pleinement à l’ambiance de la salle qui séduit au premier coup d’œil par sa décoration feutrée et chaleureuse. Le service est impeccable. Dîner ici, c’est assister à un défilé haute-couture : tout est millimétré dans l’assiette, les saveurs et les textures se mêlent harmonieusement, le jeu des formes et des couleurs mérite une ovation. La brigade est rondement menée par le chef Alexandre Alves Pereira.


“En cuisine, Anne-Sophie Pic interprète le paysage alpin unique avec une carte en phase avec la montagne faisant la part belle aux fromages et aux préparations lactiques, explique son équipe. Fortement attachée au caractère préservé et authentique de la région, la cheffe aime partir à la cueillette d’herbes dans les montagnes ou dans le jardin aromatique de l’hôtel.” On se régale entre les fameux Berlingots d’Anne-Sophie Pic, le bar au caviar, hommage à son père, aux petits pois et coquillages comme une tartelette tiède, avec un sabayon de fleurs blanches, la Truite Fario marinée aux bourgeons de sapin et gin du Mont-Blanc, pickles de concombre, vinaigrette lactique à l’huile de tagète et œufs de brochets fumés. L’accompagnement des vins promet de belles surprises: cépages rares de Savoie, grands crus, mais aussi du thé noir, un saké ou encore un cocktail Espresso Martini – parfait sur le dessert. Heureusement, on loge sur place pour digérer tout cela.
Au pied de la montagne, à deux pas du village
Le Four Seasons bénéficie d’une très belle situation sur le plateau du mont d’Arbois, au pied des pistes – un atout précieux en hiver. L’été, c’est le point de départ de belles promenades. Question d’éliminer un peu les excès caloriques de la veille, on se promène sur les chemins au flanc du mont d’Arbois. Randonner sur ces sentiers, au milieu des herbes de montagne, s’avère vivifiant.

On est à deux pas du village. Attention qu’il y a tout de même une petite trotte jusqu’à Megève pour rejoindre le village à pied – la route assez étroite ne se prête pas vraiment à une promenade paisible. Il y a moyen de couper plus court par le chemin du Calvaire qui porte bien son nom – c’est assez sportif, voire périlleux. L’hôtel veille au confort de ses hôtes: des navettes sont proposées à tout moment pour rejoindre la station ou en revenir.

Megève s’avère un des villages les mieux préservés, avec tout le charme. Le centre historique a conservé ses raccards, ses chalets en bois ouvragé, ses édifices aux détails soignés – fresques murales, belles enseignes et lanternes en fer forgé – ainsi que sa circulation très agréable. Ici, on franchit un petit pont fleuri enjambant les eaux vives d’une rivière (la Planay), là on flâne sous les arcades aux belles boutiques… Des calèches tirées par des chevaux permettent de circuler en toute élégance.

Des petits restos fort sympathiques déclinent les spécialités de Haute-Savoie. On se désaltère au Hibou blanc, l’emblématique brasserie située au coeur du village. Il y a moyen d’y manger un bout – la fondue savoyarde est une des meilleures de la station, paraît-il.
De la piscine au bar Edmond

Mais ce n’est pas l’heure de déjeuner: on poursuit le lèche-vitrine parmi les beaux magasins de la station. Il y a de quoi faire chauffer la carte de crédit. Il est temps de rentrer. On appelle la navette pour profiter encore de l’hôtel. Destination la piscine extérieure. Quel bonheur de faire quelques longueurs au pied du chalet, sous le ciel bleu de Haute-Savoie ! Puis de se poser au bord de l’eau, dans un des transats.


Le deuxième soir nous dînons au bar Edmond (du nom d’Edmond de Rothschild, le fils de Noémie). On y prépare de délicieux cocktails – on a testé “L’Artisan” aux composants très locaux: gin du Mont-Blanc, chartreuse verte, citron vert, liqueur de gingembre et blanc d’œuf. L’Edmond sert une petite carte de brasserie. On commande un tartare de bœuf, servi ici en version gastronomique – les plats sont mitonnés dans la cuisine de la Dame du Pic – avec un condiment à l’aubergine grillée et jaune d’oeuf confit, joliment décoré avec des pétales de fleurs. Et on craquera pour une pavlova aux myrtilles, crème légère au mélilot. Décidément la cuisine fleurie nous sourit.
Spa, golf et Japon, trois atouts gagnants
Le golf du mont d’Arbois jouxte l’hôtel. Cela valait la peine d’y jeter un petit coup d’oeil, au 3e jour. Le 18 trous a été créé par Noémie de Rothschild en 1923, puis remanié par Sir Henry Cotton en 1954. Il s’étend sur 50 hectares, entretenu comme un jardin à la française, avec un panorama alpin somptueux. On ne va pas trop détériorer le green en tentant un swing (il sera plus prudent de faire quelques étapes au practice avant), mais on peut goûter l’ambiance, voir les joueurs défiler au Club du mont d’Arbois (un chouette établissement plutôt décontracté et ouvert au public). A noter la présence voisine de la station de télécabine qui mène au mont d’Arbois.


Autre atout de l’hôtel, son spa – le plus grand des Alpes. Dans un cadre d’esprit Art déco, il offre une parenthèse sensorielle avec des soins signature : Éclat alpin, Une promenade à Megève, un Scrub Bar, des massages corps, des soins visage Swiss Perfection ou Olivier Claire et la Teragun Thérapie qui cible la récupération musculaire. Et même une Expérience sous la lune pour faire “le plein d’énergie” et “retrouver douceur et harmonie intérieure” au clair de lune. Lorsqu’on découvre la piscine intérieure, qui se prolonge en plein air, l’effet waouw est immédiat : mosaïques bleues, grandes vasques coordonnées, colonnades et méridiennes immaculées, appliques diffusant une douce lumière… Tout ici est luxe, calme et volupté.

Les cabines de soins sont douillettes et confortables à souhait, mais si vous n’avez pas envie de quitter le cocon de votre chambre ou votre suite, l’équipe du spa déposera au pied de votre porte un kit de bain relaxant et reminéralisant.

Le dernier soir, on voyage loin (oui, enfin, c’est juste à côté du bar Edmond et de la Dame de Pic – Le 1920, un ascenseur suffira), au Kaito. Les locaux le désignent comme le meilleur japonais de Megève. La décoration orientalisante du restaurant est superbe, avec une lumière tamisée, des tonalités rouge sang de bœuf (rien à voir avec le Wagyu à la carte).
On peut y déguster des tempuras, des sashimis, des rolls et des nigiris. Nous prenons entrées et plats à part (soupe miso et filets de sole sauce Shiso pour l’une, ceviche de fruits de mer, leche de Tigre pour l’autre) , mais nous rejoignons sur le dessert (un bel assortiment de Mochis glacés). C’est d’une finesse et d’une élégance rares. A l’image de la maison.
Art à tous les étages

L’hôtel porte l’enseigne de Four Seasons, mais appartient toujours à Edmond de Rothschild Heritage. C’est une maison pleine d’âme. Ariane de Rothschild a apporté une touche toute personnelle dans la décoration. Bien entendu de grands décorateurs ont œuvré ici – Pierre-Yves Rochon qui a signé notamment l’aménagement du Georges V à Paris ou du Sacher à Vienne. Mais le supplément d’âme est apporté par la collection d’objets et d’œuvres d’art apportée par la famille. De délicats meubles que l’on croise ici ou là, une collection de vases chinois, des tableaux notamment de Thierry Bruet, une superbe toile de Zoé Ouvrier qui orne le lobby.

Avec ses cinquante-cinq chambres et suites, le Four Seasons Megève reste à dimension humaine. L’isolation acoustique dans les chambres est parfaite, les salons feutrés, on a l’impression d’occuper une chambre d’ami. L’addition est celle d’un palace bien entendu (les 5 étoiles de l’hôtel et celle du restaurant, cela compte). C’est le prix à payer pour bénéficier d’un raffinement incomparable, discret et élégant, au milieu des alpages. De quoi jouer la marmotte de luxe. L’hôtel rouvre ses portes dès le 9 juin 2023 pour sa saison d’été.

(Joli.voyage invité par Four Seasons Megève)
Le Four Seasons Megève en pratique
Four Seasons Megève
373 Chemin des Follières
74120 Megève
Tél.: +33 4 50 21 12 11
https://www.fourseasons.com/megeve