La Crète offre des paysages somptueux où domine le bleu turquoise de la mer Egée et, au printemps encore, les neiges sur les montagnes les plus hautes. L’hôtel Elounda Mare est là, tel un bijou 5 étoiles dans un écrin naturel.

Poser ses valises dans un nouveau lieu, c’est comme entamer un roman où l’on découvre, impatient, à la fois le style, le décor et l’histoire. A peine avions-nous franchi la porte de notre bungalow que nous étions subjugués: derrière le mur de pierre sèche et la porte en bois s’ouvre un charmant jardin avec piscine privée, arrimé en front de mer.


Le bungalow offre de belles prestations, avec un grand salon séparé de la chambre par un dressing généreux, tout en bois sombre, et une salle de bain en marbre. Depuis le lit, on voit la piscine et, juste après, la mer. Le bruit des vagues se mêle aux mouvements de l’eau dans la piscine. Nous sommes aux premières minutes de notre séjour, aux premières lignes de notre récit, et nous savons déjà que nous goûterons chaque instant.

Elounda Mare fait partie d’un complexe de trois établissements distincts: Elounda Mare (Relais & Châteaux 5 étoiles), Porto Elounda (avec son spa et son golf) et Elounda Peninsula (un all suite-hôtel ultra luxueux, doté aussi de 5 étoiles). Tous ont en commun le nom d’Elounda, cette baie ancrée au nord-est de l’île, à environ 80 kilomètres de l’aéroport d’Heraklion (nous étions arrivés après un vol Bruxelles-Heraklion assuré par Tui: impeccable).

Elounda Mare est séparé des deux autres établissement de quelques centaines de mètres: des navettes de voitures régulières les relient sans souci.

S’égarer par les petits sentiers

Sur papier, cela semble très grand. Dans les faits, c’est intime. Une multitude de sentiers serpentent sur le domaine, reliant les restaurants, la piscine, les jardins, les criques et les plages, les chambres et les bungalows. On croise peu de monde.

Harry Maranghides, le directeur d’Elounda, nous glisse à l’oreille: “On se perd un peu, mais le charme est justement là. On découvre de nouveaux endroits, de nouvelles perspectives. Et on finit toujours par retrouver son chemin”.


S’égarer par les sentiers s’avère d’autant plus agréable que le jardin sublime une végétation méditerranéenne parfaitement entretenue, gaie et luxuriante. Une armée de jardiniers le manucurent à merveille – sans doute oeuvrent-ils à l’aube, car on les croise rarement mais on admire le fruit de leur travail. Un bonheur olfactif au printemps, tant jasmins et chèvrefeuilles embaument les chemins.


Le premier jour, nous avons goûté le régime crétois à midi, au Yacht Club, avec un assortiment de hors-d’oeuvres (un mini-mezze) et un filet de daurade juste saisi dans l’huile d’olive. Parfait avant d’envisager la sieste dans la chambre. Ou plutôt dans son divin jardin. On nage un peu dans la piscine privée, avant de s’endormir, bercé par le ressac des vagues, la chaise longue disposée sous un caroubier qui offre une ombre salutaire.

Quel plaisir d’assister au coucher du soleil au bar de la plage, un verre d’Ouzo dans une main, une flûte de Prosecco dans l’autre! On savoure le moment, avant de passer à table au restaurant voisin. Comme son nom l’indique, Aglio & Olio invite à un voyage entre Méditerranée et Adriatique. C’est l’établissement le plus familial du domaine: les enfants s’y régalent de pâtes et de pizzas, les parents s’aventurent dans la carte digne d’une très belle trattoria.


On y mange léger comme à Milan, savoureux comme à Florence, généreux comme à Naples. Pour nous, ce sera salade de thon aromatisée citronnelle et sauce aux agrumes, suivie d’un vitello tonnato, puis d’un loup de mer avec quinoa, salade d’algues et mayonnaise aux oeufs d’oursin en plat de résistance – mais qui parle de résister? En bouquet final, un tiramisu à l’Amaretto qui ferait fondre le coeur le plus endurci.
On n’oublie pas Spinalonga

Après une nuit confortable et réparatrice dans notre bungalow où ne pénètre que la rumeur consolatrice de la mer, on n’en revient pas de se réveiller dans un tel cadre, prêts à découvrir le 2e chapitre de notre séjour. On prend le petit déjeuner, les yeux rivés sur les eaux turquoises. Elles sont tranquilles ce matin et cela tombe bien: notre embarcation tangue à peine quand elle nous conduit à notre première excursion du séjour, l’île des lépreux.


Spinalonga, morceau d’histoire plongé dans la mer, a été une forteresse depuis l’antiquité avant d’être transformée en asile pour lépreux, tenus éloignés de la côte. Personne n’osait s’en approcher. Sa légende a alimenté les imaginations et nourri la trame d’un roman célèbre de Victoria Hislop, “L’Île des oubliés”. On aime se promener parmi les ruines envahies de végétation, à deviner le passé des lieux et de ses habitants.


A midi, on quitte Spinalonga pour rejoindre Plaka par la mer. Ce petit village de pêcheurs attire des nuées de touristes que les établissements tentent de prendre dans leurs filets. Mais nous ne finirons pas comme ces poulpes accrochés aux devantures, en train de sécher. Nous avions une bonne adresse en poche: la taverne Gorgona.


Une table nous attend sur une terrasse couverte en front de mer. L’accueil est très convivial: la patronne ouvre le frigo pour nous montrer la pêche du jour. Les rougets conviendront parfaitement pour agrémenter le mezze. Avec notre faim de loup (de mer), nous avons tout vidé.

Repus, nous mettons ensuite le cap sur Ágios Nikólaos, une des principales villes de la région. Ses rues en pente encerclent un joli lac. D’un côté, s’alignent des artères commerçantes et touristiques, de l’autre des quartiers plus résidentiels et populaires, mais toujours authentiques. C’est aussi cela la Crète: des enfants qui jouent dans les rues, des chiens accablés de chaleur, des jardins tantôt fatigués, tantôt soigneusement entretenus, des murs qui se lézardent, le coeur d’une ville qui bat.

Le soir venu, de retour à Porto Elounda, c’est Fish Night, le rendez-vous élégant avant le week-end. Les clients de l’hôtel ont été conviés pour une réception devant la petite église orthodoxe, édifice blanc immaculé – des mariages s’y tiennent régulièrement. Les bulles rafraichissent les flûtes, tandis que le soleil décline à l’horizon.


Après l’apéro, au Yacht Club, le buffet de poissons nous tend les bras: préparations crétoises bien sûr, mais également sushis et poissons thaïs, calamars délicieusement grillés et pléthore de plats marins. Poisson à midi, poisson le soir, le régime crétois nous va très bien!
Et vogue le navire

Après une nouvelle nuit de rêve dans notre bungalow, place au troisième chapitre de notre séjour. Nous scrutons le large avec plus d’attention encore depuis la table du petit déjeuner: une sortie en mer nous attend à bord d’un gréement d’exception, un ketch de 25 mètres à l’ancre devant Elounda Peninsula.


Ce voilier splendide, sorti des chantiers de Southampton, élance ses deux mâts au-dessus d’un pont en teck. La coque d’un bleu marine élégant est frappée du prénom de sa propriétaire, Eliana IV. Ses entrailles valent aussi le détour, avec un carré et des cabines en acajou où le luxe tutoie la raffinement à l’anglaise. Le bateau se loue à la journée, avec les services du skipper et de son second.


L’ancre levée, Eliana IV s’éloigne rapidement du rivage. Les passagers n’ont qu’une hâte: que le moteur s’arrête et que les voiles soient hissées. Voeu rapidement exaucé quand un peu de vent se lève au large. Il s’engouffre avec force et grâce dans le génois. “Heureux, pensai-je, l’homme à qui il a été donné, avant de mourir, de naviguer dans la mer égéenne”, écrivait Nikos Kazantzakis, l’auteur d’Alexis Zorba.


Nous sommes des lézards marins, prenant le soleil sur le pont en teck. Le midi, escale dans une petite crique. Certains plongent dans la mer, à notre goût trop fraîche. Nous partageons un déjeuner en mode “finger sandwichs”. Sur papier, un petit en-cas, mais sur un papier à en-tête des Relais & Châteaux, cela se traduit par un pique-nique royal, un mezze frais et coloré (avec ces fameux calamars grillés). Nous paressons sur le pont et goûtons chaque instant du trajet retour. Nous quittons avec regret Eliana IV: on y resterait bien pour un périple au long cours, du Dodécanèse au Péloponnèse.

Le fier gréement retrouve son anneau à Porto Elounda, tandis que nous débarquons, des étoiles plein les yeux. L’après-midi, on passe de la grande bleue à la piscine privée, avec pour seuls voisins la mer et le ciel serein. Le lieu et le moment sont propices à une sieste méditerranéenne.

Le samedi soir, glamour toujours avec un dîner à l’Old Mill, le restaurant gastronomique d’Elounda Mare. Comme les autres établissements du complexe, il se tourne vers la plage, ouvert à l’air marin qui creuse l’appétit.

Le menu annonce un festival de saveurs: soupe de crabe avec tartare de langoustines parfumée au fenouil sauvage; tartare de loup de la mer Egée & crevettes sur pomme verte, sorbet verveine et salicorne; duo d’agneau à la coriandre, cumin, raisins, boulgour et sauce yaourt à la menthe; halva au chocolat blanc caramélisé et sorbet abricot-romarin. L’assiette, raffinée et savoureuse, belle et gourmande, dépasse toutes les espérances. On retrouve le chemin du bungalow, un rien étourdi par les bons crus crétois.
Un spa pour tous les sens

Le dimanche matin, on se réveille en pleine forme, prêts à découvrir l’un des autres atouts du complexe hôtelier: son Spa Six Senses. L’architecture des lieux, spectaculaire, a de quoi séduire le visiteur le plus blasé, avec son design moderne rehaussé par des pierres en suspension et une incroyable sculpture en verre hélicoïdale de Costas Varotsos. Les installations qui s’étendent sur près de 2.500m2 ont obtenu plusieurs récompenses.


Pour mieux appréhender l’espace, Joli Voyage s’est scindé en deux: l’un a testé les soins, tandis que l’autre a visité le spa, un pied dans le hammam, un autre dans le sauna, avant de sauter à l’eau. Le bassin intérieur communique avec la piscine extérieure, laquelle offre un point de vue sur la baie où tanguent fièrement les mâts d’Eliana IV. Quel bonheur de nager dans ce coin de paradis! C’était précisément l’idée de départ de Spyros Kokotos, propriétaire et architecte du complexe hôtelier: “amener la mer dans le spa”.


Dispensés dans des cabines simples ou doubles, épurées et accueillantes, les soins Six Senses sont à la hauteur des attentes… Vassilis, l’un des masseurs de l’équipe, nous fait ressentir tous les bienfaits d’un massage relaxant… mais pas que. Le petit plus? L’approche personnalisée et hyper précise. Pas un noeud, pas une tension qui résiste aux mains expertes du thérapeute.


On mange sain après un tel traitement: salade crétoise, côtelettes d’agneau grillées à la mayonnaise d’auberge fumée, tartare de fruits parfumé au gingembre, crème de citron, meringues et sorbet fraise. L’après-midi, on flâne encore au domaine. Il y a plusieurs petits magasins de plage et une galerie d’art, avec de belles tentations.

On longe le trait de côte. Harry, le directeur d’Elounda Mare, nous avait assurés qu’on ne pouvait pas se perdre. Nous y sommes presque parvenus: en passant d’une digue à l’autre, d’une crique à la suivante, nous nous sommes retrouvés dans un hôtel voisin. Le dédale est sans doute crétois, mais il suffit de suivre le fil d’Ariane (merci Ariane), le trait de côte, pour retrouver nos pénates.

Calypso, il rêvait tout haut

Le soir venu, nous avons continué d’explorer le domaine en compagnie de Manolis Tzagarakis, le directeur du All-Suite Hôtel Elounda Peninsula. Il nous montre les magnifiques chambres de l’établissement, modernes et très design. On croirait se promener dans les pages en papier glacé d’un magazine de décoration. Et c’est un peu cela que propose Elounda Peninsula: du rêve et de l’exceptionnel. Le restaurant de l’hôtel est à la mesure de ses ambitions. Il vise la même excellence.


Alexandra Fitila, aux fourneaux du Calypso, nous a préparé un menu gastronomique. L’inspiration est française, les couleurs et les saveurs assurément crétoises: mousse de foie gras comme un oeuf, réduction de porto; mille-feuille aux légumes, truffes d’été et topinambours; rouget comme une bouillabaisse, palourdes, pommes de terre et fleurs de courgette; chocolat amer et glace vanille, beurre d’arachide.
C’est un bouquet final, mais sans artifice. Mention spéciale au chef sommelier, Babis Papadatos, qui a recherché l’accord parfait à chaque plat, au point qu’on ne sait trop si c’est le met ou le vin qui sublime l’autre. On resterait bien sept ans prisonnier de Calypso, pour son gîte mais surtout pour son couvert.

Eliana Kokotos, l’élégante propriétaire des lieux, souligne à quel point le client doit rester au centre des préoccupations de son métier: “Il faut se mettre à sa place, devancer ses souhaits”. C’est précisément cela: Elounda Mare représente au mieux l’excellence des Relais & Châteaux, parce que le client, pardon l’hôte, s’y sent comme à la maison… et même mieux qu’à la maison! L’établissement répond pleinement aux 5 C de la devise du label: courtoisie, charme, caractère, calme & cuisine. Auxquels on ajouterait bien volontiers classe, charisme et… calamars grillés.

Toute histoire connaît son épilogue. Et comme pour un excellent roman, l’envie nous prend également de ralentir le rythme, à mesure que les dernières pages s’annoncent, que le point final se rapproche. Lors de notre dernier petit déjeuner, nous dégustons chaque bouchée, chaque seconde. Ah si le temps pouvait s’arrêter à cet instant même! Puis on se raisonne. Elounda Mare vaut bien plus qu’un récit. On la quitte en ayant la certitude qu’il y aura une suite. Ou un bungalow. Ou une simple chambre.
(Joli.voyage invité par Elounda Mare)

Elounda Mare
Elounda, Schisma Elountas
720 53, Grèce
+30 2841 068200
www.eloundamare.com/en/home
J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.
Merci pour votre message qui nous fait grand plaisir 😉